Nous sommes tous des moutons

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Les moutons et les rassemblements sportifs

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S’il existe un fait de société présent partout sur la planète, c’est bien celui de se rassembler régulièrement en immenses troupeaux au sein d’événements sportifs, et d’y gesticuler et hurler à l’unisson comme des malades. Pourquoi, lors de ces occasions, nous transformons-nous collectivement en parfaits hystériques parce qu’un morceau de caoutchouc entre ou n’entre pas dans une cage ou dans un cerceau de quelques mètres cubes ?

 

par Ivanhoé

mis en ligne le 15 août 2019

 

Cette chronique sera discriminatoire…

 

J’aurais pu tout aussi bien parler, en effet, des grands rassemblements musicaux où tout le monde devient hystérique en écoutant un groupe de chanteurs populaires. Ou encore des grands rassemblements religieux où tout le monde crie « Alléluia ! » les bras vers le ciel devant un preacher qui se prend pour le Bon Dieu en personne. Ou encore des grands rassemblements politiques où tout le monde scande des slogans autour d’harangueurs qui s’en donnent à cœur joie micro à la main.

 

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J’ai choisi les grands rassemblements sportifs parce qu’ils sont l’exemple type du comportement de moutons de masse, et parce qu’à peu près tout le monde sur la Terre a déjà participé à l’un de ceux-ci à un moment donné ou à un autre de son existence.

 

Il n’y a sans doute pas de plus hallucinants rassemblements de moutons en troupeaux que les événements sportifs. Certains de ceux-ci peuvent même réunir des dizaines de milliers de personnes dans un seul enclos. Le record de tous les temps a d’ailleurs été enregistré lors d’un de ces événements. Cela s’est passé le 16 juillet 1950, date à laquelle 199 854 spectateurs s'étaient empilés dans les gradins du stade Maracana, à Rio de Janeiro, pour assister à la finale de la Coupe du Monde entre le Brésil et l’Uruguay. Imaginez : tout près de 200 000 moutons tous cordés dans le même enclos, tassés comme des sardines, pour suivre une joute sportive !

 

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Cela dit, avouons maintenant que le prétexte de ces rassemblements monstres est un peu ridicule à la base, non ? Ben quoi ? Soyons honnêtes… Il est question de centaines de millions de personnes (j’inclus les spectateurs assis devant leur télé) qui se regroupent régulièrement dans le seul but de voir des gens se battre pour faire entrer un objet quelconque – une rondelle, une balle, un ballon… – dans un espace restreint de quelques mètres carrés.

 

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Ou encore à en observer d’autres en train de courir ou de sauter ou de glisser ou de pédaler le plus vite possible ou de lancer des objets le plus loin possible.

 

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Les variantes sont infinies. Il existe même de ces manifestions qui consistent à encourager deux personnes à se taper dessus jusqu’à ce que l’une des deux tombe d’épuisement par terre, en sang.

 

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Et puis d’autres encore au cours desquelles des animaux sont même impliqués – et pour le plus grand malheur de certains d’entre eux.

 

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Bref, n’est-ce pas un brin incompréhensible – et absurde, oui –, analysé à froid, comme ça ?

 

Le principe de base est le même partout, en tout cas : les gens qui se démènent physiquement sont au centre, dans une arène de petites ou de grandes dimensions, et les moutons qui les encouragent sont dispersés tout autour et ils mangent du fast food, ils ingurgitent des boissons gazeuses ou alcoolisées, ils chantent, ils crient, ils hurlent, ils dansent, ils font de drôles de mouvements avec les bras (ils appellent ça « faire la vague »), ils agitent des fanions et des drapeaux, ils font péter des feux d’artifice, ils s’enragent, et ils s’insultent mutuellement. Ils en viennent même quelquefois à se battre entre eux. Bref, ils deviennent complètement débiles.

 

Quelques exemples de ces rassemblements à grand déploiement :

 

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                                          Football (soccer)                                                    Hockey


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                                                Tennis                                                              Baseball


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                                                Boxe                                                         Course automobile


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                                              Volleyball                                                            Cricket


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                                            Cyclisme                                                                Judo

 

Les types de rassemblements sportifs existent à l’infini et ceux qui attirent le plus de moutons dépendent des pays où ils ont lieu. Par exemple, en France, le sport qui mérite la palme de la popularité est incontestablement le foot (soccer) ; aux États-Unis, c’est le football américain (professionnel et universitaire) et au Québec (comme dans l’ensemble du Canada, d’ailleurs), c’est le hockey.

 

De façon globale, les cinq sports qui drainent le plus de fans dans le monde entier sont ceux-ci (Source : site Hervé David) :

 

1- Football (soccer) : 4 milliards de fans (52 % de la population mondiale)

2- Cricket : 2,5 milliards de fans (32 % de la population mondiale, dont la grande majorité dans certains pays du Commonwealth, notamment en Inde, au Pakistan et au Bangladesh)

3- Hockey sur gazon : 2 milliards de fans (26 % de la population mondiale)

4- Tennis : 1 milliard de fans (13 % de la population mondiale)

5-Volleyball : 900 millions de fans (12 % de la population mondiale)

 

Le présent article ne s’interroge pas sur ce qui pousse les gens à pratiquer un sport quelconque, mais plutôt sur ce qui les incite à se rassembler pour encourager (exagérément ?) les sportifs eux-mêmes à gagner des tournois.

 

* * * * *

 

On comprend facilement ces fans lorsque les sportifs qu’ils vont voir sont des membres de leur famille ou des amis proches. Il est tout à fait normal à ce moment-là, oui, de se déplacer et d’agir en tant que source de motivation pour pousser ces sportifs que l’on connait et que l’on aime à se surpasser. Et même s’ils perdent – il y a malheureusement toujours des perdants dans une compétition –, c’est néanmoins une façon de les féliciter pour tous les efforts qu’ils ont déployés au cours de l’année dans leur entrainement.

 

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Mais là où ça devient bizarre, c’est lorsque les gens se déplacent pour encourager des sportifs qu’ils ne connaissent pas, des étrangers. Il y en a de toutes les occasions et de toutes les envergures. Les sportifs pour lesquels l’on se dérange de la sorte peuvent ainsi « représenter » notre école, une association dont nous faisons partie, notre quartier, notre ville, notre province, notre département, notre pays…

 

Et si j’ai mis le mot représenter entre guillemets, c’est parce que ce phénomène de « représentation » est lui aussi également très étrange. On dit en effet que les athlètes professionnels « représentent » la ville pour laquelle ils jouent (les Canadiens de Montréal, l’Olympique de Marseille, les Cowboys de Dallas…). Ce qui est tout à fait faux. M’enfin, faux dans un sens, bien sûr. Car les joueurs de toutes ces équipes ne sont pratiquement jamais originaires des villes pour lesquelles ils disputent un match. Ils ne sont là – souvent temporairement – qu’à cause de transactions contractuelles et financières. De ce fait, ils vont et viennent au gré des saisons sans aucun égard à un quelconque « attachement » pour une ville ou pour une autre.

 

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Je n’insiste pas sur ce propos spécifique, car cela a été fait dans l'article Les moutons et le sport professionnel.

 

Dans ce cas, si ces joueurs ne font pas partie de la famille proche ou de cercles d’amis, ou ni même des « gens de la place » – et tant s’en faut –, alors pourquoi les fans de ces villes paient-ils des sommes considérables pour les encourager, au point même de sombrer dans l’hystérie collective lorsque survient un événement majeur les concernant – une victoire décisive, notamment ?

 

Curieux, non ?

 

Moi, en tout cas, ça m’interroge.

 

Mais tout d’abord, pourquoi des gens « ordinaires » s’intéressent-ils à un sport professionnel quelconque ?

 

* * * * *

 

Y’en a – j’en connais – qui s’y intéressent parce qu’ils pratiquent eux-mêmes – ou ils ont déjà pratiqué – le sport en question, et qu’ils admirent la performance extraordinaire des athlètes qui sont parvenus à l’excellence.

 

Mais qu’en est-il de ceux que l’on appelle les « sportifs assis » ?

 

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Sans doute y en a-t-il parmi eux qui font un peu de projection. Dans le sens que peut-être se voient-ils eux-mêmes dans leurs rêves comme les athlètes qu’ils regardent – et qu’ils n’ont jamais été, même en amateurs.

 

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En règle générale, toutefois, la très grande majorité des citoyens du monde s’intéresse au sport professionnel pour avoir l’impression de faire partie d’une « famille ». Ou à tout le moins d’un « clan ».

 

Explications...

 

* * * * *

 

Dans un précédent article (L’instinct grégaire et l’angoisse du rejet), j’ai déjà abordé le sujet de l’origine de notre instinct grégaire qui remonte à la nuit des temps. Du temps de « l’homme des cavernes », en fait.

 

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Très sommairement, il y avait été expliqué que les homo sapiens avaient très tôt cherché à se rassembler en groupes pour une simple question de survie. Être banni de sa communauté et se retrouver seul dans la nature équivalait à mourir. Vivre en groupe, au contraire, correspondait à survivre et même à prospérer. Et comme ce comportement s’est échelonné sur des millénaires, il s’est de ce fait gravé dans les couches profondes de notre cerveau (dans le cerveau limbique) au point de devenir aujourd’hui un instinct inné.

 

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Mais l’Homme ne s’est pas simplement intégré dans des collectivités informelles. Au fil des millénaires, toujours, différentes structures de communautés se sont développées autour de lui, et se sont naturellement imbriquées les unes dans les autres, comme des poupées gigognes. Ainsi, au fil du temps, les individus se sont constitués en « famille » ; les familles se sont elles-mêmes rassemblées en « clan » ; et les clans en « tribus ».

 

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On pourrait en plus rajouter que plusieurs tribus en sont venues à former une ethnie et que plusieurs ethnies ont finalement constitué un peuple, mais je crois qu’on aura compris le principe.

 

L’homo sapiens a appris très tôt à s’identifier à tous ces sous-regroupements d’êtres humains. Encore une fois, sa survie en dépendait : si un clan (ou une tribu) lui déclarait la guerre, il n’était pas seul à combattre : il pouvait compter sur son propre clan (ou sur sa tribu) pour se défendre.

 

Les membres d’un même clan vivaient ensemble dans une relative promiscuité : ils chassaient ensemble, ils mangeaient ensemble, ils s’amusaient ensemble, ils guerroyaient ensemble…

 

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Et ils rencontraient régulièrement les autres clans de leur tribu pour échanger, pour discuter, et pour s’amuser également…

 

Ces gens ont évidemment et graduellement adopté toutes sortes de symboles et de coutumes pour se reconnaitre et assurer leur cohésion interne, et pour se différencier des autres clans et tribus : des costumes communs, notamment, des rituels communs, des divertissements communs, des sports communs…

 

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Encore une fois, ce comportement, au fil des millénaires, a fini par se loger lui aussi dans les profondeurs de notre cerveau – toujours le même : le cerveau limbique.

 

Aujourd’hui, le « pays » est un regroupement qui comble notre sentiment d’appartenance à un « peuple », mais cela n’est pas suffisant. Comme autrefois, nous tenons en plus à trouver notre place au sein de différents « clans » et « tribus », qui sont des groupes plus petits, c’est-à-dire à une échelle de proximité affective plus « humaine ».

 

L’adhésion informelle à une équipe sportive s’acquitte très bien de cette fonction, par exemple. Mais elle n’est pas la seule. Comme il a été mentionné au tout début de ce texte, d'autres groupes peuvent également jouer ce rôle : des mouvements musicaux, des religions, des partis politiques, des regroupements idéologiques, des sectes… Combien de fois n’entendons-nous pas les membres de telles communautés affirmer qu’ils forment une « famille » ? Un « clan » ? Cela répond simplement à l'injonction qui est incrusté dans nos synapses depuis la nuit des temps et qui nous manipule à notre insu

 

S’assimiler à un sport – puisque le sport est le sujet de cette chronique –, et plus précisément à une équipe sportive, remplit donc tous les critères de ce programme mental que nous cherchons à concrétiser tout au long de notre existence. Cela nous permet :

 

- de nous identifier à un groupe, oui, à un clan, à une tribu, qui partage des affinités similaires aux nôtres ; de nous unir à lui ; d’y trouver du réconfort ; de sentir également – même si ceci est une complète illusion – de sentir que nous pouvons éventuellement compter sur les autres participants pour nous aider en cas de besoin ;

 

- de nous rassembler entre membres de la même tribu afin de festoyer ensemble et de créer de nouveaux liens fraternels ;

 

- de revivre les « guerres de clans » d’autrefois : dans les gradins, il y a toujours deux factions qui s’affrontent et qui s’insultent à qui mieux mieux ; et qui peuvent même en venir aux mains – cela s’est vu très souvent ;

 

- de vouer un culte au chef charismatique qui dirige le clan : cela se produit de par l’idolâtrie que nous entretenons par rapport aux athlètes que nous considérons ni plus ni moins comme de véritables dieux.

 

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* * * * *

 

Bon d’accord, nous adhérons donc à une équipe sportive professionnelle pour tenter de recréer aujourd’hui la structure des clans et des tribus dans laquelle nous avons évolué jadis pendant des millénaires et qui nous sécurisait tant. Et nous nous rendons aux compétitions de cette équipe pour nous retrouver à l’intérieur même de ce clan ou de cette tribu, au milieu de nos potes. Et nous partons en guerre contre un autre clan, ou une autre tribu – l’adversaire.

 

Soit.

 

Mais que dire de nos comportements complètement débiles pendant ces manifestations sportives ? Crier, sauter, hurler, s’en prendre verbalement et même physiquement aux partisans de l’équipe adverse ? Quelqu’un agirait de cette façon en pleine rue lors d’une journée ordinaire, et l’on s’empresserait d’appeler le 911. Mais dans un stade, ou assis devant la télé pendant la transmission d’un match, cela devient normal.

 

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Comment cela est-il possible ?

 

Il y aurait beaucoup à écrire là-dessus. J’ai d’ailleurs déjà commencé (voir Le comportement mouton et dans Les avantages d’être un mouton), et cela fera l’objet d’autres très intéressants sujets de textes sur notre nature moutonne de base. J’y reviendrai, c’est sûr – restez toujours à l’écoute. Disons simplement ici qu’en plus d’un défoulement psychologique personnel naturel – et réparateur et même souhaitable –, il s’agit également d’un processus automatique d’imitations qui actionne un formidable effet d’entrainement : si tout le monde le fait, alors je le fais aussi. Un conditionnement qui peut même aller très loin si l’on n’y prend pas garde. On a déjà vu souvent des spectateurs se ruer à l’extérieur de stades et saccager des villes sous l’effet d’entrainement de foules en délires.

 

Jacques Cosnier est professeur émérite de psychologie des communications à l’Université Lumière (Lyon II) et auteur du livre Psychologie des émotions et des sentiments.

 

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Il explique lui-même très sommairement ce phénomène :

 

« Se lever, crier, sauter ou lever les bras : ce sont des réactions de foule irrationnelles, liées à des inductions de similitudes. Prenez un troupeau. Si l’un des sujets se met à courir, tous les autres font de même, le groupe entier est contaminé. Nous sommes des mammifères comme les autres, et ce type de réactions, totalement grégaires, est inscrit dans notre patrimoine génétique. Dans un stade, on utilise donc notre corps en miroir de celui du voisin, et cet écho corporel contamine tout le monde. »

 

Même lorsque nous sommes seuls dans notre salon, devant la télé ?

 

« Mais si, » insiste-t-il. « Il y a une participation affective avec ce qu’on montre à la télévision. Sans en être conscient, on sait qu’on fait le même geste que tout le monde. De la même manière, une scène comique peut déclencher un rire contagieux dans une salle de cinéma et faire rire une seule personne devant sa télé. »

 

Un peu triste, tout ça, tout de même…

 

 

Et justement, parlant de tristesse… en regardant cette vidéo – et en gardant à l’esprit notre comportement mouton –, je ne sais trop s’il faut rire ou pleurer…

 

 



15/08/2019
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