Nous sommes tous des moutons

Nous sommes tous des moutons

Message des grands hommes d'État à tous les moutons jaunes de la Terre

 

Tous les articles → Messages

 

https://static.blog4ever.com/2019/02/850968/G7-et-moutons-jaunes.jpg

 

 

En ces temps troublés de manifestations à travers le monde, voici un important message des élites de toutes les « démocraties » invitant les récalcitrants fauteurs de troubles à redevenir de gentils moutons. Les raisons invoquées pour inciter ces voyous à rentrer dans le rang sont multiples et pleines de sens.

 

par Ivanhoé

mis en ligne le 21 novembre 2019

 

Très chers fauteurs de troubles de toutes les démocraties de la planète,

 

Ce message est signé collectivement par vos gouvernants respectifs, c’est-à-dire par vos élites éclairées. Et il s’adresse à vous. « Vous » étant la petite clique d’enquiquineurs surnommés « gilets jaunes » en France (ridicule), ou « parapluies », à Hong Kong (risible) ou par diverses autres appellations (tout aussi grotesques les unes que les autres) selon votre pays d’origine. Nous préférons, nous, le terme générique « d’emmerdeurs ». Mais peu importe le nom, le moment est venu, jugeons-nous, de vous inviter à mettre fin à votre exaspérant esprit de délinquance juvénile une bonne fois pour toutes.

 

Car voyez-vous, nous commençons à en avoir plus qu’assez de votre comportement d’ados attardés. Pendant que nous, vos pasteurs, travaillons d’arrache-pied à assurer le bien-être et le confort de tous les moutons de nos enclos, nous sommes en effet quelquefois obligés de détourner notre attention pour régler personnellement des problèmes insignifiants de quartiers. C’est une perte de temps et c’est agaçant.

 

Et nos communautés en souffrent.

 

Pendant que nos braves policiers sont occupés à vous poivrer et à vous matraquer, par exemple, ils ne vaquent pas à leurs tâches principales qui consistent à dresser des contraventions pour remplir nos coffres. Et nous-mêmes ne sommes plus entièrement disponibles pour voter les lois qui vous encadrent de jour en jour davantage. Et tout cela coûte cher. Ce n’est pas nous qui payons, bien sûr (c’est vous-mêmes), mais ces sommes pourraient servir à d’autres fins beaucoup plus utiles : à rémunérer nos multiples sinécures, notamment. C’est d’un ennui…

 

Mais avant d’aller plus loin, sachez que nous vous comprenons.

 

Nous comprenons, oui, qu’il arrive un temps dans une existence humaine où les gens ont envie de se la jouer délinquants, et de se rebeller contre leurs parents ou les autorités. C’est apparemment une étape normale de la vie – nos nombreux conseillers nous l’ont expliqué. Étant donné qu’il s’agit d’un mal nécessaire, nous pouvons habituellement composer avec ce phénomène psychosocial. Nous tolérons donc, oui, ce genre d’épisodes de temps à autre, puisqu’il le faut bien.

 

Mais pourvu qu’il ne s’éternise pas indûment, on s'entend ? Ce qui est malheureusement le cas ici.

 

Nous nous adressons en ce moment à la minuscule poignée de fanatiques qui n’ont pas encore compris que la période de s’amuser dans les rues est révolue ; c’est-à-dire à ceux qui continuent à jouer les petits voyous de banlieues depuis un an. De grâce les enfants, faites comme la majorité de vos compatriotes qui, après s’être un peu défoulés, comme vous, ont sagement réintégré leurs demeures et sont redevenus d’honnêtes moutons qui ne pensent plus à mal. Arrêtez de vous faire matraquer pour rien, mettez un terme à ce stress que vous déposez vous-mêmes sur vos épaules, et rentrez chez vous. Redevenez des citoyens lambda dignes de ce nom et cessez d’importuner vos élites dans la bonne marche des intérêts de vos pays respectifs. Vous vous en porterez bien mieux, vous verrez.

 

De toute façon, vous aurez sans doute compris que votre « combat » et vos « revendications » n’ont pas avancé d’un iota et qu’ils sont voués à mourir de leur belle mort à plus ou moins brève échéance. Car vous n’aurez jamais le dessus sur nous, quoi que vous fassiez. JAMAIS.

 

Peu importe que vous ayez ou non raison dans vos doléances, peu importe les rendez-vous que vous vous donnez dans les carrefours, peu importe le bruit que vous faites avec vos porte-voix, peu importe tout ce que vous voudrez, vous ne l’emporterez jamais sur les institutions qui vous gouvernent. C’est David contre Goliath. Et c’est David sans sa fronde, qui plus est.

 

Et juste pour que tout soit clair à ce sujet, faisons l’inventaire (d’une partie) des moyens dont nous disposons pour vous mater, et vous admettrez sans mal que tout ce que vous ferez ne mènera nulle part – si ce n’est directo en prison.

 

Les forces de l’ordre

 

Nous avons des troupes de policiers bien entrainés qui sont à nos ordres. Aussitôt que vous faites un écart, ils ont comme mission de vous matraquer, de vous poivrer et de vous embarquer. Ils sont rémunérés pour ça, et ils le font bien. Et ne vous faites aucune illusion sur leur loyauté envers ceux qui les paient (nous). Cette allégeance nous sera toujours acquise sans aucune condition. Et qui plus est : vos sarcasmes à leur égard ne feront qu’exacerber leur haine contre vous. Plus vous les insulterez, plus ils vous détesteront, vous. Et plus ils vous taperont dessus. C’est comme ça, et il en sera ainsi ad vitam.

 

Et ne vous indignez pas de la violence qui est utilisée pour vous disperser. C’est nous-mêmes qui l’autorisons, celle-là aussi. C’est bien dommage pour les victimes collatérales, mais on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs, comme on dit, n’est-ce pas ? Plaignez-vous, si vous voulez, mais rien n’y changera rien : nous donnerons sans cesse raison à nos braves policiers, inlassablement.

 

Ce qui nous emmène à parler du second moyen dont nous disposons pour vous écraser.

 

Les lois

 

N’avez-vous donc pas encore compris que c’est nous qui rédigeons et qui votons les lois dans vos pays ? Sinon, c’est vraiment étrange, car c’est vous-mêmes qui vous êtes déplacés pour aller voter. Et en votant, vous nous avez donné le mandat de procéder de la sorte. Alors, qu’avez-vous à vous surprendre lorsque nous émettons des lois, des règlements et des directives pour vous mettre au pas ? C’est un non-sens.

 

Tout ça pour dire que, grâce aux lois que nous promulguons comme bon nous semble, vous n’aurez jamais le gros bout du bâton avec nous – nous étions pour écrire « le gros bout de la matraque ! » Ha ! S’cusez.

 

Regardez bien comment ça se passe – la séquence des événements est hyper simple :

 

- Vous décidez de manifester.

- Ça ne nous plait pas.

- Nous interdisons la manif (nous avons ce droit grâce à vous)

- Vous résistez.

- Vous devenez des hors-la-loi

- La police intervient, vous tape dessus, vous disperse et en embarque quelques-uns

- Ceux qui ont été embarqués sont mis en accusation sous divers chefs d’inculpation (c’est pas ça qui manque dans la panoplie des lois qui régissent votre vie)

- Ils passent en procès ; ils perdent ; ils font de la prison ou paient des amendes.

 

Simple, mais efficace.

 

Les médias et la propagande

 

Ça aussi, c’est facile à comprendre. Tous les grands médias (télé, radio et journaux) nous appartiennent. M’enfin, ils appartiennent à de méga groupes financiers qui nous gouvernent, nous, vos gouvernants. Mais peu importe : cela revient au même pour l’idée que nous voulons émettre ici.

 

Nous détenons donc tous les outils de diffusion de l’information. De cette façon, saper votre propre publicité et la réduire à néant est un jeu d’enfant.

 

Vous êtes-vous rendu compte qu'il n'est à peu près jamais question de vous et de vos petites manifestations à la télé et dans les journaux sérieux ? Nulle part dans le monde. Curieux, non ? C’est souhaité ainsi. Moins on parle de vous, moins on vous accorde de la visibilité, et plus on vous oublie.

 

Et chaque fois qu’un article vous est dévolu, c’est pour dire que votre mouvement s’essouffle et qu’il n’est plus que l’ombre de lui-même. Ce n’est peut-être pas vrai, mais on s’en fout. L’important, c’est ce que les citoyens lambda croient, eux. Et puis, l’autre info qui est véhiculée à votre sujet, c’est que vos manifestants ne sont que des casseurs – des voyous. Cela justifie les interventions musclées de notre police. Et cela entretient la peur parmi le peuple. Peuple qui se retourne contre vous en nous demandant – justement – d’intervenir.

 

N’est-ce pas merveilleux ? Merveilleux pour nous, s’entend. Pour vous, c’est un peu différent.

 

Il ne vous reste que les réseaux sociaux pour vous faire connaitre. Mais ils ne sont pas aussi dangereux qu’on le laisse prétendre. L’information (chaotique) qui y est diffusée ne circule qu’entre vous, pour l’essentiel. Elle contribue certes à vous indigner vous-mêmes. Mais la population ordinaire, elle (c’est-à-dire la grande majorité des citoyens), nous écoute, nous, via les grandes chaines.

 

L’usure du temps

 

Nous utilisons également une tactique qui a toujours fait ses preuves : celle d’étirer le temps en palabrant devant les caméras, en minimisant la situation et en promettant d’améliorer les choses… éventuellement.

 

Pendant ce temps, vos mouvements s’épuisent peu à peu. Vos membres se lassent et passent à autre chose. Et vient un moment où il n’en reste plus qu’une peau de chagrin – c’est justement là où vous en êtes rendus. Et celle-ci disparait inéluctablement un jour ou l’autre. C’est comme ça que ça marche et pas autrement.

 

Autres tactiques

 

Nous avons d’autres techniques dans notre besace, bien sûr, mais nous vous les épargnerons pour ne pas vous décourager davantage. De toute façon, vous devriez déjà, en principe, avoir saisi le message. Mais si vous êtes masos et que vous voulez quand même en prendre connaissance, elles sont ici, et bonne lecture !

 

* * * * *

 

Comprenez-vous maintenant pourquoi l'heure est venue de rentrer chez vous afin de vous épargner toutes ces peines que vous vous donnez encore ? Vous gagnerez du temps, et vous vous éviterez des coups de matraque. Et tout ça pour quoi ?

 

Pour rien.

 

Nous vivons dans une démocratie (même si ce mot ne veut plus rien dire de nos jours tellement il est galvaudé à toutes les sauces pour justifier le pouvoir que nous avons sur vous). Nous vivons dans une démocratie, oui. Cela signifie essentiellement que vous votez pour élire les représentants qui s'en donnent à coeur joie dans le fric et les privilèges, tout en promulguant les lois qui vous encadrent. Dans ce cas, puisque vous continuez à aller voter de mandat en mandat, assumez vos choix : laissez-vous asservir et fermez vos gueules.

 

À bon entendeur.

 

Signé : vos gouvernants élus par vous, vos élites éclairées, vos généreux pasteurs (utilisez le terme que vous désirez)

 

 

 

 



21/11/2019
7 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Politique & Société pourraient vous intéresser