Nous sommes tous des moutons

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Il existe une race de moutons sur la Terre qui sont prêts à tout afin d’être admirés et d’assouvir leurs seuls besoins personnels, tandis qu’ils ne ressentent aucune émotion envers leurs semblables : ni empathie, ni remords, ni rien. Plusieurs d’entre eux parviennent même à la tête de nations et de grands empires financiers et sont la cause des pires calamités de ce monde – rien de moins. Ils ont pour nom les narcissiques.

par Ivanhoé

mis en ligne le 10 décembre 2019

Cet article concerne le « bien » et le « mal ». Du moins, en regard d’un aspect particulier de cette notion : celui de l’ego humain et de ses interrelations avec ses autres. Le « bien », ici, en l’occurrence, portant le nom d’altruisme ; et le « mal », celui d’égocentrisme.

Quelques définitions simples avant d’entrer dans le vif du sujet.

L’altruisme est la disposition à se préoccuper d’autrui, à manifester de la générosité et du désintéressement envers les autres êtres humains. C’est la capacité de s’oublier soi-même et d’être disponible pour ses semblables. Cette qualité implique généralement de l’empathie (se mettre intuitivement à la place de son prochain, ressentir la même chose que lui, s’identifier à lui) et de la compassion (sentiment qui incite à partager les souffrances d’autrui).

La forme la plus extrême d’altruisme (sa pathologie, pourrait-on dire) est l’allocentrisme qui est la tendance à faire des autres le centre de l’univers.

L’égocentrisme est tout le contraire de l’altruisme. C’est la tendance à tout centrer sur soi-même, à tout juger, à tout orienter en fonction de soi, de ses propres intérêts. Sa forme la plus extrême est le narcissisme : amour excessif porté à l’image de soi.

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Dans notre société traditionnelle, la grande majorité des moutons standards ne sont jamais ni entièrement altruistes ni entièrement égocentriques. Ils démontrent en effet habituellement les deux comportements selon les circonstances qui se présentent à eux. Plusieurs peuvent par exemple exprimer de l’altruisme envers leurs proches en même temps que se ficher parfaitement du reste du monde.

Cela dit, étant donné la diversité du genre humain, et en tenant compte du fait que, « dans leur fond », certaines personnes sont foncièrement plutôt altruistes tandis que d’autres sont foncièrement plutôt égocentriques, et ce, à divers degrés d’intensité, il serait donc possible – et intéressant – de classer la population en fonction de cette particularité de l’âme humaine. Et en procédant de la sorte, je ne crois pas qu’un crime de lèse-majesté serait commis si l’on utilisait la courbe normale afin de représenter graphiquement ce phénomène (pour une explication détaillée de la courbe normale, voir l’article Les moutons et le cheminement normal en société).

De cette façon, si vous réussissiez à réaliser un sondage national sur cette question et à répartir le degré d’altruisme-égocentrisme de la population dite « occidentale » sur une échelle de 1 à 10 (1 étant extrêmement égocentrique, et 10 étant extrêmement altruiste), vous obtiendriez, grosso modo, le tableau suivant :

La majeure partie des maux de l’humanité sont dus aux moutons qui remplissent le côté gauche de ce tableau : ceux qui ne pensent généralement qu’à eux et qui se foutent des autres et de tout.

Et les pires d’entre les pires sont sans nul doute possible la petite frange de « 2,37 % » de moutons marginaux qui se retrouve à l’extrême gauche : les narcissiques.

C’est d’ailleurs à eux que cet article est consacré.

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Une petite mise au point s’impose, tout d’abord, sur ce chiffre de « 2,37 % » qui pourrait faire sourire à cause de sa précision presque maniaque. Le taux de narcissiques parmi la population n’est évidemment par aussi précis. Ce chiffre est dû à la rigueur mathématique de la courbe normale. En réalité, le taux de narcissiques au sein de la population est une estimation élaborée par les experts dans le domaine. Mais celle-ci se rapproche néanmoins des données obtenues par la courbe normale :

• « (…) 6 % de la population pourrait être atteinte de cette pathologie qui affecterait plus d’hommes que de femmes (7,7 contre 4,8 %) révèle une étude publiée dans The Journal of Clinical Psychiatry. » (tiré de journaldequébec.com – en parlant des narcissiques dans leur ensemble) ;

• « Les manipulateurs, ou pervers narcissiques, ne représenteraient que 2 à 3 % de la population, mais côtoyer l’un d’entre eux est très souvent une expérience destructrice. » (tiré de psychologie.com – en parlant plus particulièrement des pervers narcissiques) ;

• « Ils représentent 3 % de la population et détruisent 90 % de leur entourage. » (tiré de nouvelobs.com citant le site pervertus – en parlant plus particulièrement des pervers narcissiques) ;

• « En couple, en famille, au travail, les pervers narcissiques représentent 2 à 3 % de la population. (…) Cela peut concerner les hommes et les femmes. » (tiré de psychotherapie.ooreka.com – en parlant plus particulièrement des pervers narcissiques) 

Les chiffres varient donc entre 1 et 6 % selon les sources. Arrondissons à 3 %, un nombre qui semble très conservateur en fin de compte.

Vous trouvez que 3 %, ce n’est pas beaucoup ? Cela signifie néanmoins que vous connaissez sûrement vous-même au moins 1 narcissique dans votre entourage immédiat (famille ou amis ou collègues). Et dans le but de relativiser encore davantage, mentionnons que 3 % de la population du Québec, par exemple, cela représente 255 000 personnes. Au Canada, c’est plus d’un million de citoyens. En France, plus de 2 millions. Aux États-Unis, près de 10 millions. Je continue ?

Et parmi eux, les plus intelligents et les plus mégalomanes deviennent des dirigeants de nations et de grandes entreprises multinationales. On peut imaginer ce qui se passe lorsqu’ils parviennent à ces postes de pouvoir (grâce à nos votes, soit dit en passant).

M’enfin, pas besoin d’imaginer : juste à lire les journaux. La plupart des grands fléaux de l’humanité (violences, tortures physiques et psychologiques, pauvreté endémique, faim dans le monde, guerres, extinction des espèces animales, réchauffement climatique, épuisement des richesses naturelles, etc.) peuvent très certainement être attribués à cette petite frange de la population aux prises avec ce problème de santé mentale.

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Le « trouble de la personnalité narcissique » est une perturbation mentale qui est dûment répertoriée dans le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’Association américaine de psychiatrie) et dans le CIM-10 (Classification internationale des maladies publiée par l’OMS).

Il existe différentes formes de narcissisme : hypernarcissisme, narcissisme grandiose, narcissisme vulnérable, narcissisme pervers (celle-ci étant très en vogue ces temps-ci si l’on en juge par le nombre de sites Internet qui lui est dédié)... Très difficile pour les néophytes de se retrouver dans toutes ces nuances. En pratique, toutefois, il est possible de tous les regrouper à la même enseigne, car les narcissiques possèdent tous les mêmes caractéristiques de base : ils veulent à tout prix être admirés, ils manipulent et écrasent leur entourage pour rehausser leur propre ego et ils n’éprouvent aucune empathie ni aucun remord pour le mal qu’ils font.

Un narcissique est en fait une personne qui a une image tellement dévalorisante d’elle-même qu’elle se valorise en rabaissant les autres. Et cela peut aller très loin : jusqu’à la destruction complète des gens qu’elle exploite – du moins, pour ce qui est du pervers narcissique.

Selon le psychologue Nicolas Chevrier (1), la personne atteinte de narcissisme, en plus de ce besoin pathologique d’être admirée :

• surestime ses réalisations et s’attend à être reconnue comme supérieure, sans pour autant avoir accompli quoi que ce soit qui justifierait une telle reconnaissance ; elle met aussi constamment de l’avant certains succès ou certaines forces sans nuance et en amplifiant ses accomplissements ;

• est absorbée par des fantaisies de succès illimité, de pouvoir, de splendeur, de beauté ou d’amour idéal ; très souvent insatisfaite de sa vie de tous les jours, elle a un idéal de vie complètement irréaliste ;

• pense être spéciale et unique, et croit ne pouvoir être comprise que par des institutions ou des gens spéciaux ; elle n’accepte pas d’échanger avec des personnes qu’elle considère comme inférieures ;

• exploite les autres dans ses relations interpersonnelles ; elle utilise autrui pour parvenir à ses fins ;

• manque d’empathie ; n’est pas disposée à reconnaitre ou à partager les sentiments et les besoins d’autrui ; est incapable de concevoir ce que l’autre ressent dans diverses situations ;

• envie souvent les autres, et croit que les autres l’envient ;

• fait preuve d’attitude et de comportements arrogants et hautains ; méprise les autres et manifeste un sentiment de dominance.

Et pour en rajouter, ne demandez pas à un narcissique de se remettre en question, il ne le fera jamais. C’est peine perdue. Le narcissisme – et plus particulièrement dans sa version perversion – est une affection incurable de l’esprit.

Le psychiatre Dominique Barbier, d’Avignon, à propos de la perversion narcissique, mentionne ceci (2) : « Ça ne se soigne pas. Il n’y a pas de médicaments, pas de thérapie possible. Ces gens ne sont pas demandeurs et ne consultent pas, sauf par calcul, pour donner de faux signes de bonne volonté. La problématique relève de la police, en aucun cas de la médecine. Ce sont des salopards qui ne changeront jamais. »

On retrouve une multitude de sites sur le Net faisant particulièrement état des pervers narcissiques et surtout des ravages qu’ils provoquent autour d’eux. La plupart d’entre eux ne font toutefois référence qu’aux « petits » pervers narcissiques, c’est-à-dire qu’à ceux qui n’ont pas beaucoup d’envergure socialement parlant : des gens comme vous et moi, qui sont d’illustres inconnus et qui déambulent au sein de nos familles, de nos amis et de nos collègues de travail.

Malgré leur petitesse, ces monstres de la nature n’en causent pas moins des dégâts terribles dans leur entourage immédiat. Ils détruisent des vies entières. Et c’est pour cette raison que tant de sites et d’organisations les pointent du doigt et les dénoncent. Mais non pas pour les mettre hors d’état de nuire – ce qui s’avère très difficile, voire presque impossible –, mais plutôt pour sauver leurs victimes de l’anéantissement.

Et il n’y a d’ailleurs qu’un seul moyen pour venir en aide à ces victimes : c’est de les inciter à s’enfuir à toutes jambes.

Les spécialistes sont en effet unanimes sur la procédure à suivre lorsqu’on a affaire à un pervers narcissique dans son entourage : il faut impérativement s’en dégager avant de devenir une épave, et le tenir loin de soi de façon permanente. Ce qui n’est pas toujours possible, bien sûr : comment réagir, par exemple, lorsque le pervers narcissique est notre patron ? Des trucs existent pourtant : cliquez les mots clés sur Google et vous aboutirez sur les sites qui les énumèrent.

Et si les experts s’adressent aux victimes des pervers narcissiques et non pas directement à ces derniers, c’est parce qu’il est tout à fait inutile d'essayer de raisonner ces individus. Et encore moins de tenter de leur faire prendre conscience du mal qu’ils font. Les pervers narcissiques n’ont aucune empathie envers qui que ce soit. Et ils n’admettent jamais leurs torts. Jamais. Ils ne consulteront donc jamais un thérapeute (sauf par stratégie, et sans se remettre eux-mêmes en question) puisqu’ils ne se considèrent jamais fautifs de rien. Dans leur tête, ce n’est jamais eux le problème, mais tout le monde autour d’eux. Et il en sera toujours ainsi jusqu’à leur mort.

S’ils lisaient cet article, par exemple – ce qui serait un miracle –, ils ne se sentiraient aucunement concernés.

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J’ai mentionné qu’Internet foisonnait de sites parlant des « petits » pervers narcissiques, les lambdas, ceux qui déambulent dans la vie quotidienne de tous les jours, comme nous tous. Mais qu’en est-il de la documentation sur les « puissants » ? C’est-à-dire sur les narcissiques qui se retrouvent à la tête des états ou qui font partie des grands influenceurs de ce monde ?

Pas grand-chose…

Pas grand-chose dans le sens que le Net ne relie pratiquement jamais les grandes calamités qui frappent la Terre entière à cette pathologie. C’est-à-dire qu’il est très rare que l’on taxe nos dirigeants et les patrons de multinationales de narcissiques – et encore moins de pervers narcissiques. Ce qui serait admettre que nous sommes dominés par des malades mentaux. Certains l’affirment pourtant, mais ils sont très peu.

Exagèrent-ils ?

Laissons tomber les narcissiques qui sont à la tête des immenses empires financiers pour le moment – nous reviendrons à eux dans un autre article. Attardons-nous plutôt sur les politiciens de carrière, car c'est déjà un gros dossier.

Des narcissiques, nos élus ? Et même des pervers narcissiques ?

Petite parenthèse avant de poursuivre. Il n’est pas ici question des véritables hommes-femmes d’État (les allocentristes) qui sont prêt-e-s à sacrifier leur vie pour celle de leurs peuples. Ils se comptent sur les doigts de la main et ne surgissent que de temps à autre, ici et là, en divers lieu de la planète…

Non, la suite de cet article fait plutôt référence aux 99 % restant (estimation non scientifique) : c’est-à-dire à tous les politicailleurs de carrière – passés, présents et à venir.

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La politique : une carrière taillée sur mesure pour les narcissiques

1) Les politiciens en regard du besoin d’être admiré

Les narcissiques sont aux prises avec un appétit jamais inassouvi d’être admirés par le reste de la société. Cela tient apparemment à l’image qu’ils ont inconsciemment d’eux-mêmes : une image en lien avec une estime de soi qui rampe au ras des pâquerettes. En compensation, leur esprit construit une représentation grandiose et exceptionnelle d’eux-mêmes. Et le maintien de cette illusion nécessite le regard des autres.

Faire carrière en politique comble ce besoin : ces névropathes se retrouvent ainsi sur le devant de la scène ; on se retourne vers eux ; ils sont écoutés, applaudis, passent à la télé, sont interviewés par les journalistes ; sont sollicités par un tas de gens…

Ils sont remarqués.

Et – comble de l’euphorie pour eux –, ils sont entourés de gens spécialisés dans la fabrication d’images publiques qui les conseillent pour qu’ils apparaissent physiquement et socialement sous leur meilleur jour

2) Les politiciens en regard de la compulsion de mentir et de magouiller

Tous les sites traitant des pervers narcissiques sont unanimes sur ce point : ces malades mentaux sont des compulsifs de la duperie, de la magouille et des mensonges. Ils mentent comme ils respirent et sans que cela ne leur cause aucun problème.

Le mensonge est l'une de leurs armes conventionnelles pour manipuler leur entourage. C’est pour cette raison qu’ils changent fréquemment d’idées sans crier gare. Retournements de situations qui déconcertent si souvent les gens qui les écoutent ; contrairement à eux qui ne se rendent aucunement compte qu’ils se contredisent tout le temps.

Les politiciens, c’est un fait entendu, mentent à tour de bras comme des arracheurs de dents : en ne tenant pratiquement jamais leurs promesses électorales, par exemple ; en niant les faits qu'on leur reproche et qui sont rapportés par les journaux ; en réajustant sans cesse les arguments de leurs décisions au gré des circonstances ; en manigançant des traquenards pour confondre leurs adversaires; en camouflant des vérités aux journalistes et à la population…

Les personnes normales ne peuvent mentir éternellement de la sorte et magouiller sans discontinuer de cette façon sans en éprouver éventuellement un immense malaise, ou des remords. Les pervers narcissiques y parviennent parfaitement – et très aisément. Ils sont même dans leur élément. C’est pour cette raison qu’ils peuvent faire une carrière entière dans ce domaine sans jamais en éprouver la moindre gêne.

3) Les politiciens en regard du besoin de pouvoir

Les pervers narcissiques désirent le pouvoir à tout prix. Celui-ci leur permet d’attester leur importance et d’assouvir leurs besoins personnels. S’ils sont de petite envergure, comme vous et moi, ils trouvent leurs proies parmi leur entourage immédiat – famille, amis, « amours » – dont ils tirent profit tant qu’ils leur servent à quelque chose. Et avant de les écraser sans aucune pitié lorsqu’ils sont devenus inutiles.

Les pervers narcissiques politiciens ont de bien plus vastes vues, car leur besoin de prouver leur grandeur est décuplé, ainsi que leurs besoins personnels en confort matériel et en étalage d’abondance.

4) Les politiciens en regard de l’absence de compassion et d’empathie

Être à la tête d’une nation exige d’être blindé contre toute forme de compassion et d’empathie. Facile à comprendre. Les décisions que ces gens prennent pour favoriser une certaine partie de la société (souvent la leur) ont nécessairement des répercussions – négatives – sur des milliers d’autres personnes. Des êtres humains souffrent à cause de leurs décisions. Certains en meurent, même. Comment font-ils, dans ce cas, pour réussir à vivre avec leur conscience pendant tant d'années sans sombrer dans la dépression ?

La raison est simple : les narcissiques n’éprouvent aucune compassion pour leurs victimes : AUCUNE. Et n’en éprouveront jamais.

5) Les politiciens en regard de leur mandat qui est de veiller au bien-être et aux intérêts du peuple

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Il a été dit précédemment qu’il existait différents types de narcissiques au sein de cette classe d’énergumènes. Peut-être y en a-t-il des « mieux » que d’autres. Je ne suis pas un spécialiste de la question, mais d’après la lecture qu’on peut en faire, il semble que ceux qui sont diagnostiqués pervers narcissiques constituent ni plus ni moins qu'une menace pour la survie de l'être humain, tant sur le plan individuel que social et même planétaire.

Le degré de danger que représentent ces derniers dépend de la place qu’ils occupent dans la société : les « petits » pervers narcissiques ne disposent que d’un champ de massacre relativement restreint – leur entourage immédiat ; mais ceux qui réussissent à s’élever assez haut hiérarchiquement ne sont ni plus ni moins que des armes de destruction massive en puissance.

Et les autres ?

S’ils ne le sont pas – narcissiques –, alors comment peuvent-ils faire exactement pour vivre avec leur conscience en sachant très bien ce qui se passe dans les pays qu’ils gouvernent ? Et en tenant compte des décisions qu’ils prennent ?

La plupart des gens… c’est-à-dire ceux-ci :

… la plupart des gens, oui, seraient un jour infailliblement écrasés par une tonne de remords et de sentiments d’impuissance devant les responsabilités qui leur incomberaient s'ils étaient chefs de gouvernements, et en constatant la misère et la souffrance de certains de leurs citoyens à la suite de leurs décisions.

Mais pas nos dirigeants.

Ils continuent à « faire carrière », à aller et venir dans les couloirs en plaisantant avec leurs confrères, à dormir sans cauchemars, en mentant quotidiennement devant les caméras, en magouillant – encore et toujours –, en se montrant hautains et arrogants et en posant fièrement pour la postérité en selfies dans les rassemblements populaires. Et ils prennent une retraite dorée, protégés par les autorités, avec leurs biographies complètes écrites sur Internet.

Pour réussir un tel tour de force sans sombrer dans la maladie mentale, ne faut-il pas déjà en être atteint – de maladie mentale ?

Il serait extrêmement douteux que nous laissions les rênes du pouvoir à des schizophrènes, par exemple, à des bipolaires ou à des borderline. Mais nous les léguons allègrement à des narcissiques.

Étrange.

Mais pas tant que ça en fin de compte quand on sait que les moutons de base se foutent du comportement de leurs bergers tant que ceux-ci les laissent brouter dans leurs enclos et qu’ils ne les malmènent pas trop personnellement.

"Un peuple qui met au pouvoir des mongols est un peuple de mongols" (Pierre Falardeau)

"S'il y a un idiot au pouvoir, c'est la preuve que ceux qui l'ont élu sont bien représentés" (Mahatma Gandhi)

(1) ici.radio-Canada.ca :  Personnalité narcissique : 9 façons d’en reconnaitre les traits

(2) nouvelobs.com :  Pervers narcissiques : enquête sur ces manipulateurs de l’amour

Des pervers narcissiques au pouvoir

Très courte entrevue avec Boris Cyrulnik, neuro-psychiatre et écrivain engagé

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